L’arrêté royal relatif aux produits à usage unique et à la promotion des produits réutilisables a été publié fin de la semaine dernière au Moniteur Belge. essenscia PolyMatters, la division des matières plastiques de la fédération sectorielle belge de la chimie et des sciences de la vie, salue la transposition presque identique de la directive européenne sur les plastiques à usage unique (Single Use Plastics) dans la législation belge. La fédération soutient l’objectif d’inciter à utiliser les plastiques de manière raisonnée au sein de l’économie circulaire mais s’inquiète de certaines interdictions qui vont au-delà de ce que prescrit l’Europe et dont l’impact environnemental est négatif.
Via l’arrêté royal publié récemment, l’État belge souhaite prévenir et réduire l’incidence de certains produits à usage unique sur l’environnement et promouvoir les produits réutilisables pour une transition vers une économie circulaire. essenscia PolyMatters s’inscrit dans cette ambition qui prône notamment une part plus importante de contenu recyclé dans les nouveaux objets en plastique, et ce dans les limites imposées par les exigences techniques et réglementaires. Elle relève toutefois les incohérences de certaines dispositions de la législation.
L’industrie belge des plastiques déplore ainsi l’interdiction de la mise sur le marché de gobelets en plastique mono-matériau pour un usage unique. Récupérés après usage, ces objets constitués d’une seule sorte de plastique sont parfaitement lavables, réutilisables et recyclables. Le bénéfice environnemental d’une telle interdiction est donc difficile à justifier selon l’approche pour une contribution significative à la transition vers l’économie circulaire.
L’interdiction des sacs de caisse en plastique entre également en contradiction avec les résultats scientifiques recueillis par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) au sein de l’initiative « Cycle de vie » portant sur les objets à usage unique. Ces revues suggèrent que les alternatives aux sacs en plastique présentent des impacts environnementaux au moins cinq fois supérieurs. Au Royaume-Uni, le World Wide Fund (WWF) rappelle d’ailleurs que l’option des sacs en plastique a été prise dans un but de réduction de l’impact environnemental des alternatives. Les nombreux avantages propres aux matières plastiques sont en effet utiles pour les emballages alimentaires : les plastiques sont des matériaux ultra-légers, ils contribuent significativement à la sécurité alimentaire et prolongent la conservation de la durée de vie des aliments.
« Vouloir bannir à tout prix certaines applications des matières plastiques va à l’encontre des résultats scientifiques et n’est certainement pas la solution toute faite pour une société plus durable et circulaire. »
Saskia Walraedt, directrice essenscia PolyMatters
Saskia Walraedt, directrice essenscia PolyMatters : « Cet arrêté royal répond aux obligations législatives de l’Europe mais constitue également une occasion manquée. Vouloir bannir à tout prix certaines applications des matières plastiques va à l’encontre des résultats scientifiques et n’est certainement pas la solution toute faite pour une société plus durable et circulaire. Concentrons-nous plutôt sur des actions concrètes pour éviter que les plastiques ne finissent dans la nature et continuons à miser sur notre expertise belge pour développer les nouvelles technologies et infrastructures nécessaires pour améliorer leur recyclage, et ce à l’échelle internationale. Ce n’est pas un hasard si les matières plastiques sont omniprésentes dans notre quotidien : grâce à leurs propriétés uniques et polyvalentes, elles offrent confort, bénéfices climatiques et solutions pratiques. La fédération sectorielle se tient à la disposition du gouvernement pour contribuer à une approche objective et scientifique afin de parvenir à la transition vers une économie circulaire avec les plastiques. »