Neuf entreprises sectorielles sur dix prévoient une relance économique cette année ou l’année prochaine
L’industrie belge de la chimie, des matières plastiques et de la pharmacie n’échappe pas à l’impact économique mondial de la crise du coronavirus, bien que le chômage temporaire, qui atteint 17,1% dans le secteur, soit considérablement inférieur à la moyenne industrielle de notre pays. De plus, neuf entreprises sur dix s’attendent à une relance économique du secteur de la chimie et des sciences de la vie dès cette année ou au plus tard l’année prochaine. C’est ce qui ressort d’une enquête de la fédération sectorielle essenscia auprès de plus de 200 entreprises. Les performances économiques de 2019 – avec près de 1500 emplois supplémentaires et un montant record d’investissements dans l’innovation – devraient permettre au secteur chimique et pharmaceutique de résister à l’impact de la crise du coronavirus. Pour sortir de cette crise, essenscia prône un redémarrage économique mûrement réfléchi et sûr, avec l’industrie comme moteur.
L’année 2019 a marqué le secteur de la chimie et des sciences de la vie par les nombreuses créations d’emplois, investissements et innovations. Avec 1433 nouveaux jobs, l’emploi dans le secteur culmine à 93 930 emplois, soit le record des dix dernières années. En quatre ans, 5000 nouveaux jobs ont été créés. Comparativement aux autres secteurs industriels, la chimie et les sciences de la vie apporte la plus grande contribution à la sécurité sociale : avec 2,7 milliards d’euros, le secteur paie environ 5% du total des cotisations de sécurité sociale. L’ensemble de l’industrie belge est le plus grand contributeur à la sécurité sociale (20%).
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Champion belge de l’exportation et de l’innovation
Le secteur de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie reste également le champion belge en matière d’exportations et d’innovations. La chimie et les sciences de la vie représentent ainsi un tiers de l’ensemble des exportations belges. La forte croissance des exportations vers le Canada (+76%), les États-Unis (+46%) et la Chine (+19%) au cours des cinq dernières années est marquante. Le nombre d’exportations continue également d’augmenter en Europe, bien que l’impact du Brexit se ressent avec une baisse de 10% des exportations vers le Royaume-Uni l’année dernière. Dans le domaine de la chimie, des matières plastiques et de la pharmacie, la Belgique occupe le quatrième rang des exportateurs en Europe.
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Les dépenses de recherche et développement ont presque doublé en dix ans, atteignant un niveau record de 4,5 milliards d’euros l’an dernier. Les entreprises sectorielles investissent ainsi quotidiennement près de 12,5 millions d’euros dans l’innovation. La Belgique se classe au quatrième rang mondial en nombre de demandes de brevets par million d’habitants pour le secteur de la chimie, pharma et biotech. Avec 466 brevets octroyés, soit un tiers du total des brevets en Belgique, le secteur se démarque à nouveau en 2019.
Plus d’investissements, mais une baisse de la confiance des entreprises
Le rythme d’investissement reste élevé et dépasse la barre symbolique des 2 milliards d’euros depuis 4 années consécutives, soit un montant d’investissement annuel 60% plus élevé qu’il y a 10 ans. La valeur ajoutée ou la création de richesse, qui est un autre indicateur économique important, a augmenté de 53% sur la même période pour atteindre près de 20 milliards d’euros l’an dernier, soit plus d’un tiers de l’industrie manufacturière.
En revanche, depuis début 2019, le taux d’utilisation des capacités de production a fortement diminué, tandis que la confiance des entreprises est fortement érodée par l’incertitude internationale croissante due à divers conflits commerciaux.
Le chômage économique dû au coronavirus dans le secteur est plus faible que la moyenne
Le coronavirus provoque la plus grande crise économique de ces dernières années. Le chômage temporaire permet d’en mesurer l’impact. Dans le secteur chimique et pharmaceutique, le chômage temporaire atteint 17,1%, un résultat nettement inférieur à la moyenne industrielle de 45,9%. Il y a deux semaines, le chômage temporaire était encore plus bas (14,6%). Ces chiffres démontrent que plus la crise se prolonge, plus l’impact économique est important, en particulier pour les PME et les entreprises qui fournissent les secteurs de la construction, de l’automobile et de l’aviation.
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L’enquête réalisée par essenscia auprès de 211 entreprises sectorielles démontre que près de la moitié d’entre-elles estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur les prévisions économiques. 40% des entreprises s’attendent à une baisse significative du chiffre d’affaires. En revanche, 11% des répondants prévoient une augmentation du chiffre d’affaires. Ce résultat est sans doute dû au fait que le secteur médical est un client important pour un tiers des sociétés interrogées. L’industrie alimentaire est le client principal d’un quart des entreprises du secteur. Deux secteurs cruciaux qui, comme la chimie et les sciences de la vie, sont restés largement opérationnels.
L’économie pour sortir de la crise du coronavirus
Le secteur fait preuve de résilience et 9 entreprises sur 10 s’attendent à une reprise économique relativement rapide. Selon 35% des entreprises du secteur, cette reprise économique commencerait déjà cette année ; 54% la prévoient plutôt pour l’année prochaine. Une petite minorité pense que le secteur mettra des années avant de se remettre de l’impact économique négatif de la crise du coronavirus sur le secteur.
Quoi qu’il en soit, la majorité des entreprises du secteur prône une reprise économique permettant à chacun de reprendre le travail en toute sécurité le plus rapidement possible sur base d’une stratégie de déconfinement mûrement réfléchie. L’économie est l’un des composants essentiels pour sortir de la crise. essenscia avance trois priorités pour littéralement mettre les points sur les i de l’économie.
Les points sur les i de l’économie : industrie, international et investissements
Cette stratégie repose sur l’utilisation de l’industrie comme levier clé pour relancer l’économie, une approche internationale au sein d’un marché unique européen qui préfère les accords de libre-échange équitables au protectionnisme et des mesures ciblées pour éviter la faillite et le chômage structurel dans un premier temps, avec ensuite des investissements dans les infrastructures du futur concernant la mobilité, les réseaux énergétiques et la technologie numérique.
“Une industrie forte et orientée vers l’exportation avec une compétitivité internationale est la meilleure garantie pour notre sécurité sociale et nos soins de santé ”
Hans Casier, président d’essenscia
« La crise du coronavirus démontre l’importance de l’industrie comme pilier crucial de l’économie grâce à la production des biens essentiels à haute valeur ajoutée et importants pour la société : les médicaments, les désinfectants, les gaz médicaux tels que l’oxygène mais également les matières plastiques pour les équipements médicaux et les emballages alimentaires. La chimie et les sciences de la vie sont à la source de nombreuses chaînes de valeur. Non seulement pour l’industrie alimentaire et le secteur de la santé, mais aussi pour l’électronique, le textile, la construction, les transports et l’approvisionnement en énergie et en eau. L’Europe a besoin d’une base industrielle solide pour créer une prospérité durable. Une industrie forte et orientée vers l’exportation avec une compétitivité internationale est la meilleure garantie pour notre sécurité sociale et nos soins de santé », déclare Hans Casier, président d’essenscia.
“Le secteur de la chimie et des sciences de la vie résiste à la crise du coronavirus et est plus que jamais un pilier de la prospérité belge. Cela démontre que nous avons besoin d’une industrie forte comme moteur si nous voulons relancer notre économie.”
Yves Verschueren, administrateur délégué d’essenscia
« Le secteur de la chimie et des sciences de la vie résiste à la crise du coronavirus et est plus que jamais un pilier de la prospérité belge. Cela démontre que nous avons besoin d’une industrie forte comme moteur si nous voulons relancer notre économie. Nous ne devons pas nous replier sur nous-mêmes, mais nous devons continuer à jouer la carte de l’Europe et du commerce mondial et attirer encore plus d’investissements internationaux. Avec le don de plus de 200 000 masques buccaux, la production supplémentaire d’un million de litres de gel hydroalcoolique, l’augmentation de la capacité de tests pour le dépistage du coronavirus et la recherche d’un vaccin, le secteur joue son rôle social. Après cette crise, continuons, en collaboration avec les autorités et les partenaires sociaux, à renforcer structurellement la coopération tout au long des chaînes de valeur industrielles en investissant davantage dans l’économie, les infrastructures et l’innovation », explique Yves Verschueren, administrateur délégué d’essenscia.